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Rentrée scolaire :Menace de grève dans l’enseignement privé (La Nouvelle Expression-12.08.2010) Les travailleurs de l’enseignement privé exigent l’ouverture de négociations pour l’adoption d’une convention collective pour cet ordre d’enseignement.Le Syntespric (Syndicat des Travailleurs des Etablissements scolaires privés du Cameroun) et qu’il a adressé en même temps au Premier ministre. Ce préavis de grève comporte une exigence essentielle : « l’ouverture sans délai de la négociation en vue de l’adoption d’une convention collective de l’enseignement privé au Cameroun. » Joseph Longo Massango, le président de ce syndicat s’abstient pour l’instant de dire quand pourra commencer cette grève et combien de temps elle pourra durer. Il ne révèle pas non plus en quoi elle pourra consister. Mais, quel qu’en soit la forme, il est à redouter qu’elle n’entraîne des perturbations dont les plus graves pourraient être l’arrêt du travail par les enseignants avec pour corolaire des retard dans l’exécution des programmes scolaires.
A l’en croire le président du Syntespric, c’est depuis plus de 12 ans que ce syndicat pose le problème de la convention collective des travailleurs en activité dans cet ordre d’enseignement. Et de préciser : « contrairement à ce que les gens peuvent penser, la convention collective ne viendra pas régler seulement la question des salaires des travailleurs concernés. Elle permet d’organiser le fonctionnement même de ces établissements, en même temps qu’elle définit un profil de carrière de ces travailleurs et règle le grave problème de la sécurité sociale ». En l’absence de cette convention collective, relève-t-il, chaque établissement fonctionne actuellement comme il peut, et « certains sont gérés comme des épiceries ». Mais dans tous les cas, dit-il, ce sont les travailleurs du corps enseignant et du corps administratif qui en sont les principales victimes.
Correspondances
Enseignant dans un collège dans la zone de Village à Douala, Ludovic K. se plaint justement des conditions de travail qui sont les siennes. « Moi par exemple, j’ai un salaire qui ne me permet même pas de joindre les deux bouts. En plus, je ne suis pas payé pendant les vacances. » Eric Bertin F. pour sa part fait partie du personnel administratif d’un collège de Yaoundé depuis bientôt 10 ans. Il confie qu’il n’est toujours pas affilié à la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) et craint donc pour sa retraite. Cette situation étant généralisée, la Cnps s’apprêterait d’ailleurs, selon certaines sources, à procéder à des recouvrements forcés des cotisations sociales dans les établissements scolaires privés.
Pour s’attaquer à tous ces soucis, le Syntespric a écrit mille fois aux autorités compétentes, en l’occurrence au ministre du Travail et de la Sécurité sociale. L’une des correspondances les plus significatives date du 17 août 1998. Elle était accompagnée d’un projet de convention collective nationale de l’enseignement privé au Cameroun. Un an plus tard, le ministre du travail demandait au Syntespric de communiquer la liste de ses représentants en vue de la constitution de la commission mixte paritaire chargée des négociations de ladite convention. Depuis, plus rien… « Nous ne savons pas ce qui bloque », s’indigne Joseph Longo Massango. Pis, l’administration est restée muette à de nombreuses autres relances de la part du Syntespric. D’où le ras-le-bol qui pousse les membres du Syntespric au bord de la grève aujourd’hui. Surtout qu’ils avaient cru que la signature de la convention collective de la presse en 2008 ouvrirait la voie aux négociations pour la leur.
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